Feuilleton Veaugeois 8 : Marie Veaugeois, épouse Hoyau, héritière et femme de tête

Laval, octobre 2000 (collection personnelle)

Née le 31 janvier 1869 à Laval, Marie Veaugeois est beaucoup plus jeune que ses demi-frères. Elle n'a que onze ans quand Louis Désiré Veaugeois décède prématurément à l'âge de vingt ans. Au recensement de 1886, je n'ai pas retrouvé ses parents à Laval, mais une Marie Vaugeois de 18 ans (quelques mois de plus que son âge réel), est déclarée comme femme de chambre dans le centre de Laval.

Elle se marie à Charle Hoyau, peintre en voitures, le 18 juin 1888. Il est originaire de Rennes mais est installé en Mayenne. Le jeune couple s'installe au domicile des parents de l'épouse, 4 rue Saint-Mathurin. Il en déménage entre juin 1889 et le recensement de 1891, peut-être au moment de la naissance de leur deuxième enfant.

En juillet 1888 décède sa mère Françoise Mabille épouse Veaugeois. Le 24 août 1888, le notaire Ramard procède au partage des biens entre Julien Veaugeois père et sa fille Marie Hoyau. Les droits de Julien sur la succession de sa femme et la liquidation de leur communautés sont évalués à 4060 francs en pleine propriété. Pour en tenir lieu, il accepte :
1° Une propriété située au 12 rue Saint-Jean à Laval, évaluée à 2800 francs
2° Une propriété située au 45 rue basse des bouches à Laval, évaluée à 1200 francs
3° 60 francs en espèces.

Il a droit en outre en usufruit à la somme de 600 francs. Il accepte en remplacement une rente viagère de 30 francs par an, ce qui était donné son âge de 68 ans est très avantageux pour sa fille.

Le reste des propriétés du couple s'élève à de 14 900 francs. Il comprend :
1° Une propriété rue de la Trinité évaluée à 400 francs
2° Une propriété située aux 14 et 14 bis rue Saint-Jean, évaluée à 9 000 francs
3° Une propriété située aux 41 et 43 rue basse des bouchers, évaluée à 5 500 francs

A cette occasion, les biens contenus au domicile de Julien sont évalués 500 francs. Moins de 4 ans plus tard, ils ne vaudront plus que 87 francs 50.

C'est donc d'une honnête aisance qu'a hérité Marie Hoyau de ses parents. Elle reçoit en outre une petite somme d'argent de sa tante Jeanne Mabille, décédée sans conjoint ni enfant en 1889.

Marie Hoyau a trois enfants sur le destin desquels je reviendrai dans un prochain post : Charlotte, née en 1889, Hélène, née en 1890 et Charles, né en 1892.

Aucune tradition familiale n'a conservé de mémoire au sujet de Marie Veaugeois. Pourquoi alors est-ce que je m'imagine cette femme dure, âpre au gain et n'aimant guère son demi-frère prodigue ? Je n'ai pas grand chose d'objectif pour étayer cette impression et je m'imagine sa mère Françoise Mabille sur le même modèle. Est-ce le fait que Julien père a attendu (a dû attendre ?) la mort de sa deuxième femme pour prévoir un leg au bénéfice de Julia ? Est-ce parce que Marie Hoyau a demandé un inventaire précis des biens de son père pour s'assurer que le legs pouvait avoir lieu ? Est-ce parce qu'elle a fait sommé son frère de venir à la clôture de l'inventaire et y a fait procéder en son absence ? On ne peut que deviner les contours d'une mésentente ou d'un conflit familial sans en connaître la teneur.

Quelle qu'en soit la raison, c'est chez Marie Hoyau que réside Julia début 1898 lorsqu'elle tombe enceinte. Mais qui donc peut bien être le père ? 

Pour tous les posts de ce nouveau feuilleton, je suis demandeur de retours et de suggestions pour aller plus loin dans mes recherches. 

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