Feuilleton Veaugeois 13 : Georgette Veaugeois et son mariage avec Albert Sebert

Mariage d'Albert Sebert et Georgette Vaugeois, 4 septembre 1920.
Pauline Fourneaux est à gauche du marié, Benjamin Fourneaux dans son uniforme de chef courrier est à droite de la mariée, avec la mère d'Albert, Léa Fontaine, veuve depuis peu de son second mari.

Peut-être pourrais-je un jour savoir de source sûre ce qu'il est advenu de Georgette entre sa naissance et son mariage. Benjamin et Pauline semblent ne jamais avoir eu d'enfant. Mais faute de connaître avec certitude leurs domiciles successifs, je ne peux pas le prouver. J'ai essayé une autre piste pour savoir s'il avait existé un lien de filiation adoptive entre les Fourneaux et Georgette, postérieur à son mariage. Mais j'ai cherché vainement dans les archives de l'enregistrement à Caen la succession de Pauline Fourneaux. Je n'ai pas non plus retrouvé la succession de Georgette qui aurait pu déterminer l'origine de ses biens éventuels. A ma connaissance, une adoption simple ne donne pas lieu à une mention marginale sur l'acte de naissance avant 1955.

Je finirai bien par trouver dans quelle commune de Seine-maritime Georgette a grandi. Mais comment pourrais-je jamais savoir ce que fut le regard des autres sur elles. Etre une enfant sans père et délaissée par sa mère était socialement difficile. L'a-t-on appelée la bâtarde, comme tant d'autres enfants dans la même situation? Peut-être est-ce là l'origine de son caractère fantasque, de son optimisme à toute épreuve et de la force de caractère dont se souvenaient ceux qui l'avait connue ? N'est-il pas normal quand on est montrée du doigt et que l'on en a la force de se dresser contre les autres, d'affirmer sa personnalité et de refuser de baisser la tête ? 

J'ignore à quel moment entre 1912 et 1920 Benjamin Fourneaux a été promu et muté à Caen. Il n'y a pas à ma connaissance ce mémoire familiale de la rencontre de Georgette avec Albert Sebert, tourneur sur métaux, violoniste et décoré de la croix de guerre. Albert est né et a grandi à Rots d'un père maçon et d'une mère couturière. Il a laissé le souvenir d'un homme paisible, qui aimait la photo, la musique, les chiens et le jardinage. Ce couple aux caractères contrastés a beaucoup bougé dans les premières années de son mariage. 

Peu de temps après leur union, Albert et Georgette changent une première fois de domicile en octobre 1920, quittant le 69 rue de Falaise à Caen pour le 249 rue Saint-Jean. Nouveau déménagement en juillet 1923 pour le 2 rue Graindorge où ils ne restent que quelques mois, avec de déménager pour la rue des jardins de l'épargne en avril 1924. Après une dernière adresse à Caen en 1926-1927, les voilà à Tilly-la-Campagne, puis en 1928 à Ifs. Albert change à plusieurs reprises de métier et d'employeur. Ouvrier imprimeur fin 1918, tourneur sur métaux en 1920, il est ultérieurement qualifié de métallurgiste. Les recensements indiquent parfois un employeur et c'est rarement le même de cinq ans en cinq ans.

La grande tristesse de Georgette est d'avoir perdu en bas âge trois de ses cinq fils. Avant la seconde guerre mondiale, les maladies infectieuses entrainaient encore une forte mortalité infantile. Mais il était devenu moins courant de perdre autant d'enfants dans les années 1930. L'aîné, Jacques, ne vécut  que deux mois en 1925. Le deuxième est mon grand-père Bernard. Le troisième, Pierre, vécut trois mois en 1927, au moment où la famille déménagea pour Tilly-la-Campagne, et y décéda 9 jours avant noël. Claude, le quatrième, l'enfant chéri auquel elle passait tout et avec lequel elle imaginait des projets un peu fous. Et enfin Yvain, le cinquième, qui vécut 6 mois en 1935 et dont mon grand-père était le parrain. Bernard se souvenait d'Yvain, il avait neuf ans lorsqu'il naquit. Mais c'était un sujet dont sa mère ne parlait pas. 

Georgette a reporté une partie de son amour maternel blessé par tant de deuils sur un autre garçon, Serge. Serge Germain a été en partie élevé par Georgette, pour des raisons que j'ignore. Il existe plusieurs photos de la mère de Serge, que mon grand-père appelait Maman Yvonne, et qui était présente au mariage de mes grands-parents. Sur d'autres photos, on voit Serge et Claude, très proches en âge, que Georgette habillait à l'identique comme pour suggérer qu'ils étaient frères.



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