Le procès Daygouy 10- Pierre Garrigues, l'oncle assassiné ?

Avant de chercher à comprendre ce qui se joue derrière la fuite de Jean-Baptiste, je voudrais revenir sur les accusations annexes dont il fait l'objet.

Parmi ces accusations, il y a celle d'avoir tué l'oncle de sa femme.

Ce frère cadet de François Garrigues est né le 9 octobre 1729 à Coubisou, de Guillaume Garrigues et Anne Annat. Il est resté célibataire. Résidant dans le petit village du Bousquet, il est un proche voisin de Jean-Baptiste Daygouy et de sa nièce Anne Garrigues.

Son acte de décès nous apprend, comme cela arrivait parfois sous l'ancien régime en cas de mort violente, qu'il "est mort par un cheute en chargant une poutre qui lui a ecrase la tête".

(source archives départementales de l'Aveyron)

Jean Pierre Orssas déclare dans sa déposition "avoir ouï dire que Daigouy le père avait tué Pierre Garrigues sont oncle dans un bois dépendant du domaine de sa femme, en chargeant un arbre sur une charrette et en lachant prise, ce qui fit tomber ce rouleau ou tronc d'arbre sur Pierre Garrigues qui en eut la tête écrasée.

Jean Bousquet est plus prudent même s'il ne parle lui aussi que par ouï dire que "Jean Baptiste Daigouy a tué Pierre Garrigues son oncle, ou par maladresse ou volontairement, en laissant tomber sur ledit Garrigues un arbre déjà dressé pour l'encaisser dans une charrette et que cet arbre, par sa chute écrasa la tête dudit Garrigues."

Dans la déposition d'Anne Garrigues dont j'ai déjà donné de très larges extraits dans un post précédent, l'épouse de Jean-Baptiste est interrogée sur la mort de son oncle et sur le fait de savoir si son mari en est l'auteur. La réponse est très nette : "Je n'en crois rien. Cette mort est le fait du hasard, et aussi bien Guillaume Garrigues, frère de Pierre, et mon mari, pouvaient être écrasés par la chute de l'arbre, comme le fut Pierre Garrigues, mais il n'est ni vrai, ni vraisemblable que mon mari ait occasionné volontairement la mort de son oncle Pierre Garrigues."

Vingt-deux ans après les faits, alors qu'aucune enquête ne semble avoir été réalisée à l'époque, il paraît stupéfiant à un lecteur actuel de reprendre comme une chose prouvée contre Jean-Baptiste Daigouy un accident rapporté de façon malveillante par ouï-dire alors qu'aucun témoin oculaire à charge n'est présenté. De cela au moins, je le crois innocent.

Merci à Vital Le Dez, contributeur de la page Facebook Je fais de la généalogie, j’ai moins de 50 ans et j’assume (ou pas) ! pour sa lecture de l'acte qu'il a bien voulu faire en complément de la mienne.

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